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Souvenirs souvenirs 2

 

Dans cette grande cour il n’y avait pas d’enfants qui y jouaient, les gens restaient calfeutrés dans leur intérieur. Après la guerre les gens étaient plus méfiants.

La seule personne que nous voyons au quotidien était la concierge, nous lui laissions les clés, comme cela celui qui en avait besoin pouvait les récupérer dans sa loge, et prendre le courrier dans notre casier ;

Sa loge était sombre, une pièce centrale qui lui servait de salle-à-manger, au fond le coin cuisine, et à droite la chambre-à-coucher dont la fenêtre était munie de barreaux….Elle devait sortir les poubelles tôt le matin et nous les entendions racler le sol avec ce bruit métallique si particulier. Elle nettoyait les 5 cages d’escalier qui embaumaient l’encaustique.

Je me souviens bien que je faisais les carreaux, je veux dire je les nettoyais avec du papier journal trempé dans de l’eau….et ça brillait.

Nous nous chauffions au charbon.

 Des chanteurs de rue venaient encore pousser leurs chansonnettes dans la cour et je fouillais les poches pour y trouver une ou deux piécettes que j’entourais s dans du journal pour les  leurs jeter par la fenêtre.

 

 

Tous les matins je prenais mon pot-à-lait en métal,

 traversait la rue, et la crémière me le remplissait à la louche….medium_pot_a_lait.2.jpg

Les commerçants félicitaient mes parents ils me trouvaient bien élevée : facile de dire « merci, et aurevoir ».

Je revoie les balais et les martinets accrochés à la devanture du quincaillier.

Quand je pense que j’achetais des revues style « Tarzan, Davy Crocket » pour quelques 20 cts de francs.

Des petits pains aussi que je mettais dans nos malettes pour le goûter avec une barre de chocolat. En allant à l’école communale de filles rue des Trois Bornes.

Je tenais la main de ma petite sœur bien fort tout le long du trajet, j’en étais responsable.

Le dimanche matin j’amenais le poulet dans un plat en terre cuite à la boulangerie, qui le faisait cuire dans leur four et le récupérais à midi. Il était cuit à point. Cela se faisait à Paris.

Cette rue est devenue une rue branchée et ça me fait bizarre. Pourquoi ? Une rue où chacun s’affairait, une rue commerçante mais aussi ouvrière avec des usines de métallo, comme dans notre cour.

Maintenant que je n’y vis plus je me souviens, c’est là où je suis née, bien que pour de vrai j’ai vécu mes premiers mois dans un hôtel avant que mon père ne trouve cet appartement. Le luxe.

 Fallait bien que je me replonge dans mon enfance, dans ce quartier du 11ème Arrondissement .

Commentaires

  • Palpitants ces souvenirs, Nénette... Merci de nous faire revivre ce Paris qui n'existe plus !

  • Tu aurais pu aussi écrire "Tranche de Vie" en titre".
    J'aime beaucoup.

    J'ai moi aussi connu les chanteurs de rue, le poêle à charbon, les wc sur le palier... C’était dans les années 70

    (« C’était hier »ma note du 5 avril).

    C’était au fond d’une cour dans la cité Du Petit Thouars, près du M° Temple.

    J’y suis retourné dernièrement. J’y ai de très bons amis.
    Coïncidence ? Tu verras ma note à venir parle aussi des souvenirs. Bises

    PS :Je continue à laver les vitres avec du papier journal, pas trouvé mieux…

  • Gazelle oui il n'existe plus par endroit c'est incroyable même les changements....mieux ou pas c'est ainsi....

    LP je connais aussi le quartier du Temple près de la Répu....c'est un peu le même quartier d'ailleurs... souvenirs souvenirs....

  • J'aime bien quand tu racontes tes souvenirs, Nénétte....

  • Dan :" les souvenirs se ramassent à la pêle......"

  • Jolis tous ces souvenirs, j'aime beaucoup les images que tu y fais naître ;-)

  • C'est plaisant de lire les souvenirs de ton enfance parisienne .......
    je me souviens de Georgia achetant aux chanteurs des rues , des partitions des chansons d'Edith Piaf , Gloria Lasso, Charle Trenet, etc.... lors de nos escapades parisiennes!
    Bisous ma Nénette

  • Euquinorev merci....je continue alors?....

    Vlad oui Georgia a vécu des choses similaires mais encore plus loin dans le temps....:"Je chante je chante du soir au matin....."

  • très bien écrite cette partie de ton enfance nenette !
    à quand souvenirs souvenirs 3....

  • Dite : j'y pense et puis "j'oublie"....bientôt....

  • Merci beaucouip pour tes beaux souvenirs Anne.
    Pleins de gros bisous (quand est-ce qu'on s'en fait des vrais ?)

  • Jolimment raconter ,ce pot à lait ,petite j'allais chercher le lait à la ferme et toute cette mousse dessus ......Le 11ème je connais ,j'ai habité RUE de la VACQUERIE ,tout près de l'ancienne prison de la ROQUETTE ........Des souvenirs .....Bon j'arrête car je vais pleurer et c'est pas le moment.....BISOUS

  • Oui continue, c'est émouvant ce vieux Paris ; je ne pensais pas que l'on utilisait les pots à lait en plein Paris, quelle surprise. Et faire cuire poulet ou tarte chez le boulanger, moi je pensais qu'il n'y avait qu'en province que cela se faisait.
    Dis raconte encore, c'est passionnant.
    Et merci.

  • Oui, Nénétte, mais j'aime bien quand même...

  • Que de souvenirs évoqués avec un petit rien de nostalgie et sans doute un pincement au coeur.

  • Passion dis-moi quand tu es libre qu'on se fasse la bise pour de vrai....des souvenirs j'en ai plein la tête.....

    Colette oui je connais bien ce coin du 11ème en la mairie et le Père Lachaise....

    Fauvette et oui ça se faisait dans mon quartier, et si tu savais comment ça embaumait dans la boulangerie....

    Dan des souvenirs oui des bons des mauvais de tout, les années passent et ça s'accumule....

    François c'était il y a longtemps déjà, et le pincement est de penser que le temps passe aussi.....c'est ainsi pour tous.....

  • Belle page de souvenirs. Chez nous aussi ma mère portait la tarte ou la pissaladière à cuire chez le boulanger lorsque nous somme venus habiter à Nice.
    Je me souviens des perches de trolley presque à la hauteur de notre petit balconnet qui faisaient des étincelles, d'un ouvrier qui portait des vitres sur son dos et qui criait " Vaîtriiiii". des chanteurs qui venaient dans la cour et à qui on envoyait des piecettes, et bien sur du parfum des glaces que Valentin notre adorable vieux concierge m'emmenait déguster au glacier de la Libération.
    tu vois j'étais déjà gourmande à l époque!!!

  • Framboise dans ces années-là il y avait un parfum d'avant-guerre, et puis tout c'est mis à aller très vite. On a démoli, assaini......et puis les Macdo sont arrivés....tu es de retour je fais faire un saut chez toi....

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