Histoire de Patrice et Laurence
Samedi 7 juin à Jazeneuil, petite commune à une trentaine de
kilomètres de Poitiers, Laurence fête ses 40 ans avec son mari et ses amis.
Tout le monde fête aussi sa convalescence, Laurence est sortie le 15 mai de
deux semaines d’hospitalisation où elle a été soignée d’une légionellose.
Les difficultés semblent enfin s’éloigner.
Laurence est camerounaise, elle a rencontré Patrice en Normandie,
à une fête, en février 2004 et ils ont vite sympathisé. Revenu chez lui,
Patrice continue à avoir de ses nouvelles, ils s’écrivent, se téléphonent.
En février 2005, ils décident de vivre ensemble et Laurence vient
rejoindre Patrice à Cloué, près de Lusignan. En juin 2005, le maire
de Cloué leur délivre un certificat de concubinage. Et le 31
décembre 2005, il marie Patrice et Laurence. Mais Laurence est
en situation irrégulière, son visa de court séjour est périmé.
Elle pense que son mariage va lui permettre de régler sa situation :
elle engage donc des démarches pour obtenir un titre de séjour auprès
de la Préfecture de la Vienne à Poitiers. Elle va recevoir par trois fois un récépissé
valable 3 mois. Entre temps, Patrice et Laurence, mariés sous le régime
de la communauté, décident d’acheter une petite maison à Jazeneuil.
Patrice est assistant maternel, il fait fonction de famille d’accueil
pour des enfants handicapés, il est agréé par l’Aide Sociale à l’Enfance.
Et Laurence fait des petits boulots (bien sûr au noir) pour augmenter
les revenus du couple.
Au début de l’année 2008, Laurence (dont le dernier récépissé n’a
pas été renouvelé) reçoit un refus de séjour accompagné d’une obligation
à quitter le territoire français (OQTF). Son avocat fait un recours auprès
du Tribunal Administratif de Poitiers qui confirme cette OQTF à la fin
du mois d’avril le rendant donc exécutoire.
Le lundi 9 juin à 11h, les gendarmes de Lusignan se présentent
au domicile du couple. Patrice, inquiet, hésite à les faire rentrer.
Ils viennent, disent-ils, pour vérifier le passeport de Laurence. Rassuré,
il les laisse entrer et les gendarmes demandent donc à voir ce passeport.
Laurence leur apporte
et dès qu’ils l’ont entre les mains, les gendarmes lui signifient qu’elle
est en garde à vue. Ils l’emmènent à la gendarmerie de Lusignan où elle va
rester jusqu’à 17h30. Elle est ensuite conduite au local de rétention
administrative situé dans le commissariat de Poitiers. Elle va pouvoir
revoir son mari et des amis qui viennent lui rendre visite. Tout le monde
pense qu’elle va y passer la nuit. Son avocat, contacté, est très pessimiste
ainsi que les membres de la Cimade locale. Dans la nuit de lundi à mardi,
à 2h30, elle est extraite du commissariat et conduite par les gendarmes
à Roissy.
Au petit matin, elle réussit à contacter son mari pour lui dire sa
détresse.
Elle dit aux policiers qu’elle ne veut pas partir mais ceux-ci lui
brandissent la
menace d’un séjour en prison et d’une interdiction de séjour de 5 ans.
A 10h15, elle est au pied de l’avion, c’est son dernier message.
Laurence vient d’être éloignée pour reprendre l’euphémisme
honteux utilisé par les autorités administratives.
Le groupe CIMADE de Poitiers
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Commentaires
Terre d'asile? ..... la FRANCE ???????????? mais qu'elle honte sur nous!!!!!
J'ai le sentiment que l'humain se perd la fille de mes amis de Poitiers vient de rentrer du Perou mariée mais lui n'a pas le droit voyager hors de France, alors qu'ils voulaient trouver du travail en Espagne on s'y perds vraiment Bises
Quelle horreur mais quelle horreur ! la France devient une dictature et perd toute notion d'humanité... je suis vraiment trop triste de lire cette histoire...
un ptit coucou du samedi !
bonne soirée et bon week end !
bisous !
Mais que c'est triste et inhumain ! Et révoltant.
Impardonnable.