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Une chanteuse un musicien de quoi rester admirative et émue.

Heitor Villa-Lobos

 

UNE GUITARE EN AMERIQUE DU SUD…

…Une Guitare pour voyager à travers la Musique traditionnelle indienne jusqu’à :


HEITOR VILLA-LOBOS

UNE LEGENDE DE LA MUSIQUE DU XXe SIECLE

L’INDIEN BLANC (1887-1959)



1887 Le 5 mars naît à Rio de Janeiro une légende de la musique du XXe siècle surnommé « L’Indien Blanc » : Heitor Villa-Lobos grand maître de la musique classique brésilienne.

Les origines indiennes de sa mère ainsi que sa propre philosophie sont certainement la raison de ce surnom qu’il se donnait lui-même. Villa-Lobos a écrit de nombreuses œuvres d’inspiration indienne comme « 3 poèmes indiens » « danses des indiens métis » « chansons typiques brésiliennes depuis des chants indiens » « Amazonas, poème indien ». Raul, son père, est professeur et fonctionnaire à la bibliothèque nationale de Rio de Janeiro. Il est l’auteur de livres d’histoire et de cosmographie (description des systèmes astronomiques de l’univers). Il est aussi musicien. Il enseigne à son fils la clarinette et le violoncelle. Heitor apprend à jouer de la guitare en cachette avec les choros (groupe de musiciens populaires).


Les rencontres entre amis instrumentistes qu’organisent ses parents à leur domicile font baigner le « petit Heitor » dans une formidable atmosphère musicale.

1899 Au décès de son père, Villa-Lobos a 12 ans. Il joue alors dans les choros, ce qui lui était interdit du vivant de son père qui faisait partie de la bourgeoisie brésilienne.

1905 A 18 ans, il fait un premier voyage exceptionnel dans le nord-est du Brésil. Il est très intéressé par les musiques qu’il découvre. Il fait des relevés de tout ce qu’il entend et qui, plus tard, lui serviront de source d’inspiration pour élever cette musique du peuple au rang de « grande musique » au même titre qu’un Brahms, Borodine, Bartok et tous ces grands maîtres qui ont puisé dans la richesse de l’art populaire. Heitor est par contre très déçu par les musiques qu’il entend dans le sud trop influencées par les immigrants européens. Ayant très souvent fait des études musicales en Europe, les autres compositeurs brésiliens se contentent de reproduire les œuvres en vogue sur le vieux continent.

A cette époque, Paris est la capitale mondiale de la culture. Le rêve parisien était dans toutes les âmes brésiliennes. C’est la grande force de Villa-Lobos d’avoir voulu exploiter et magnifier les immenses ressources musicales de son pays. Artiste visionnaire, il avait bien compris la richesse du métissage des trois races qui composaient l’âme brésilienne :
  • L’Indien,
  • Le Blanc (essentiellement portugais),
  • Le Noir (descendant d’esclave).


L’Indien amenait dans sa musique les mélopées nostalgiques, plaintives. Le Blanc apportait la technique, la science musicale très développée à cette époque et les différentes influences :

  • françaises des comptines enfantines
  • argentines des tangos
  • portugaises des fados
  • allemandes de Jean-Sébastien Bach (compositeur préféré de Villa-Lobos dont on retrouve l’inspiration dans « les bacchianas »)…

Le Noir ajoutait les extraordinaires rythmes africains.

1907 Heitor s’inscrit à l’institut national de musique en classe d’harmonie. Son esprit peu académique ne peut se satisfaire de cet enseignement. Il quitte l’institut. Plus tard, en 1924, lors de son installation à Paris, il tentera une nouvelle fois de suivre les cours d’harmonie du célèbre Paul Dukas (compositeur de « l’apprenti sorcier ») professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique. Le dogmatisme de ce type de cours réduit sa créativité et anéantit la liberté de sa formidable inspiration. Il quitte à nouveau le Conservatoire.

1915 Il débute à Rio une série de concerts dédiés à ses œuvres. Il déchaîne la critique.

1922 Une semaine d’Art Moderne est organisée dans une atmosphère de scandale à São Paulo. Villa-Lobos exacerbe les passions négatives.

« Nul n’est prophète en son pays ».

C’est de Paris que viendra la consécration… Sa musique commence tout de même à franchir les frontières et attire les visiteurs étrangers, comme Darius Milhaud alors secrétaire de Paul Claudel.

Le célèbre pianiste Arthur Rubinstein sera son mentor ; il lui ouvrira toutes les portes nécessaires à la réussite.

Le célèbre éditeur français Max Eschig achèvera ce travail pour la reconnaissance de ce génie en publiant la quasi-totalité de son œuvre.

Dès 1924, Heitor doué d’une force d’attraction, de séduction qu’il conservera toute sa vie, fréquente de nombreux artistes reconnus tels que les musiciens Jean Wiener, Florent Schmitt, Edgard Varèse ou les peintres Fernand Léger, Pablo Picasso et tant d’autres…


1930 A la demande du gouverneur, il s’installe à São Paulo pour organiser l’étude de la musique dans les écoles. La violence de ses propos : « le football a fait dévier l’intelligence humaine de la tête aux pieds » lui valent des déboires. Il devient néanmoins directeur de l’Education Musicale du Brésil et compose l’hymne national. Il est le premier à diriger des concerts gigantesques dans les stades (Maracaña de Rio) avec des dizaines de milliers de choristes et musiciens.

1939-1940 Il écrit les 5 préludes dédiés à « Mindinha » diminutif de Arminda Neves de Almeida, sa deuxième femme qui fut pour lui, jusqu’à sa mort, une compagne d’un dévouement sans faille (un sixième Prélude n’a pas été retrouvé). En 1980, le compositeur Del Gado a écrit une œuvre qu’il a intitulée : le sixième Prélude de Heitor Villa-Lobos « hommage au vénérable maître brésilien ».

1943 Il devient Docteur Honoris Causa de l’Université de New-York.

1948 Malgré les premiers symptômes d’un cancer, il poursuit ses intenses activités musicales.

1956 Le 10 mars sa mère décède.

1958 Il reçoit à Paris le Grand Prix du Disque.

1959 Le 17 novembre disparaît l’un des « phares » de notre temps : l’Indien Blanc, HEITOR VILLA-LOBOS… un géant dont l’image est inséparable de celle du Brésil.

1987 fut l’année du centenaire de la naissance de Heitor. La présidence du comité qui s’est constitué en France pour la célébration de cet anniversaire revient au compositeur Marcel Landowski, fils du sculpteur Paul Landowski à qui nous devons la célèbre statue du Christ du Corcovado dominant la baie de Rio de Janeiro.


Villa-Lobos a été toute sa vie un infatigable travailleur (le musée Villa-Lobos au Brésil a édité un catalogue de ses œuvres comprenant …334 pages !!!). Malgré ses origines bourgeoises, il s’est mélangé, identifié à la diversité du peuple brésilien.

Par l’œuvre immense et profonde unissant toutes les cultures de son pays, du monde, véritable ode contre le racisme ;

Par l’effort de sa pédagogie pour développer le niveau culturel du peuple brésilien, sans distinction de race ou de classe sociale ;

Par la bonté et l’humanisme qu’il a prodigué à tous… N’a-t-il pas mérité d’être :

 

« L’INDIEN DE TOUTES LES COULEURS

GRAVE DANS NOTRE CŒUR

DANS NOTRE ÂME POUR L’ETERNITE

 

 

Quand je l'ai entendu j'étais bien jeune je ne savais pas de qui c'était. Mon père achetait des disques noirs à la Foire à la Feraille à Paris, et souvent il n'y avait plus de pochette ni d'étiquettes dans les lots de disques qu'il ramenait à la maison.

J'ai pu mettre un nom à la chanteuse et à l'auteur bien 30 ans après. Et dès que je l'entends je suis toujours aussi remuée, émue.

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