Elle s'appelait Maman.
Elle est debout, et se précipite vers la cuisine, prépare son petit-déj. L'oeil encore hagard, la clope au bec. Mais que se passe-t'il encore ce matin pense-t-elle ? Il fait bien sombre dans le petit appart parisien....
Le café ou plutôt le « nes » n'est pas très chaud, elle le préfère comme ça, c'est un parti pris.
Elle a froid aux pieds et enfile des affreuses chaussettes de couleur verte.
Les cendres de sa cigarette tombent ici ou là sur la moquette tachée. Mais quelle heure est-il pense-t-elle ? j'ai froid.
Elle met la radio mais ne trouve pas son émission préférée.
Où se trouve encore ma montre. Chaque jour c'est pareil, elle l'oublie là ou là, mais zut aujourd'hui elle l'a vraiment paumée. Tant pis, dit-elle en ouvrant les persiennes en bois dont certaines lames manquent. Volets typiques d'immeuble parisien début 20ème. La cour est bien calme, pas de bruit de rue. Mais quelle heure ......Et ce jour-là, le soleil s'est levé comme d'habitude.
Ce texte ne sera pas publié dans Paroles Plurielles c'est ainsi pour cause de vacances, mais ceux qui le veulent peuvent y participer en le mettant sur leur blog alors....voilà.
Commentaires
bonjour et bien c'est un texte, qui en quelques mots nous met dans un embiance familiale... on sent beaucoup de sympatie pour cette "maman"
l'intégration de la photo est une trés bonne idée. j'y ai pensé moi aussi, et comme c'est amusant, j'avais le choix entre plusieurs dont une avec des persiennes entrouvertes par un visage d'homme usé par le temps !
c'est une bonne idée, d'afficher sur les blogs, cela permet de connaitre un peu mieux ceux que l'on a pris l'habitude de lire régulièrement !
bon aprés midi à toi,
à+ rsylvie
rsylvie merci de ton passage et de ta curiosité, j'utilise souvent des photos pour pratiquement toutes mes notes....j'ai été sur ton blog mais n'ai pas vu de texte encore, j'y retournerai plus tard....
c'est vrai que c'est sympa de se rendre sur les blogs. Ca a un côté intime et visite amicale. Bravo pour ton texte et ta rapidité.
Claire oui c'est sympa et ça nous pousse à mieux nous connaitre, alors bienvenue....
Ce texte est trés court et trés parlant.. on s'y croirait!
Trés bonne descritpion !
Val
Val merci pour ton com ça me fait vraiment plaisir...
Bonjour, ton texte me touche... il y a quelque chose de pathétique dans ton personnage... quelque chose de mystérieux... quelque chose d'anodin... et toute cette intensité dans quelques mots seulement! Merci pour cet écrit.
Poème de vie merci c'est très sympa ce que tu me dis, et toi tu n'écris rien ?
Lu et infiniment approuvé, Bonaventure. Un texte court qui dit tout, fait tout comprendre et dessine le personnage. Très contente de découvrir ton blog. Amitiés.
Et oui les "petites" vacances de Paroles Plurielles nous permettent d'être "plus" curieux et de visiter d'autres blogs...
J'aime beaucoup ton texte. Court et vivant.
Marrant comme nous aimons aussi, en général, "imager" les écrits...
J'ai lu et relu ton texte et j'ai à chaque fois cette impression que quelque chose m'échappe....l'emploi de l'imparfait dans le titre me déconcerte.
Sinon.....atmosphère un peu glauque bien rendue.
Très beau et minimal, ça comprime plus que ça exprime, d'où la densité et la charge forte qu'y met le lecteur, qui en voit peut-être d'autres qu'elle, les siennes, et qui crée lui aussi en lisant. Très beau, Anne, tu m'impressionne. Bises, nicole. Je t'envoie mon texte un de ces quatre.
Comme tous les matins, Marie-Line Moreau était debout à 5 heures, prenait sa douche, et revenait devant sa penderie où les vêtements sus par cœur restaient suspendus à son choix.
Son choix ? « Quand on n’a pas ce qu’on aime, », lui répétait sa grand-mère qui le tenait d’une qui avait lu Racan qui le disait à Madame de Sévigné, « on aime ce qu’on a ».
Il y avait ce pantalon marron qui pouvait aller avec ce pull rouge, ou bien le pantalon bleu-marine, oui mais alors, pas de chaussures marron. Et puis l’alliance rouge-bleu, c’était primaire, alors, cette marinière ? Elle avait un trou, quoique, sous un pin’s on ne le voyait pas…Ou encore cette jupe beige qu’elle ne mettait jamais, avec ce petit haut plein de dessins bariolés, plus gai. Et pourquoi pas lui, mais avec le pantalon marron ?...
Que se passe –t-il ce matin ? Elle n’arrive pas à se décider. D’habitude elle ne réfléchit pas comme ça, elle n’est pas dans un état normal ou quoi ? C’est le rendez-vous avec le gynéco qui la tracasse ? Bon, elle a des dessous, propres, de bon aloi. A son avis il en voit d’autres, petites culottes, des vertes et des pas mûres… Alors, elle se bouge ? Elle va se mettre en retard ! Bon alors, c’est un parti pris : pantalon bleu, tee-shirt de toutes les couleurs et tennis rouges. Sympa, non ? Manquent plus que les chaussettes… Horreur ! Elle ne trouve plus les petites blanches, ni les grises, qui sèchent encore, il va falloir s’accommoder des affreuses chaussettes vertes à bandes de lurex doré qu’elle a achetées un jour d’exceptionnelle déprime pour faire « jeune ». Image : « Moi, sur la table d’examen avec mes affreuses chaussettes vertes ! ». Les larmes lui montent aux yeux maquillés de neuf, ça va très mal !
La radio annonçait qu’une voiture piégée avait encore fait un massacre sur un marché de Bagdad. Elle l’éteignit et quitta son appartement en retard pour le bus de six heures, mais courant dans ses tennis rouges, elle l’atteignit, gagna une place assise, et laissa le trajet dérouler ses images ordinaires, en couvant son secret malaise.
Et ce jour-là, le jour s’est levé comme d’habitude sur toutes choses.
Merci de me faire un peu de place, Anne, je n'ai pas de blog, mais c'est exceptionnel!
court efficace - un peu trop pour moi ce matin
Brie un peu de curiosité est un plus dans nos vies....merci de ton passage.
Lorraine merci tu m'encourages.
Kloelle l'imparfait est nécessaire cette personne n'existe plus.
Jujube merci pour tes appréciations. Etbravo pour ton texte plein de couleurs....
brigetoun hé oui la vie n'est pas tjrs rose....bonne semaine tout de même