Anne Bonaventure - Conte de Noël, première partie
Par Les Impromptus, lundi 22 décembre 2008 à 12:00 :: Conte de Noël, première partie :: #4892 :: rss
Il ne savait plus où il était. Après sa fuite, il avait pris la direction de la zone libre, mais n'en connaissant pas vraiment les contours, il marchait jour et nuit ne se reposant qu'à l'abri soit dans un chemin creux, une étable abandonnée.
L'hiver s'était installé, il avait pu dérober manteau et gants. Il se demandait s'il avait bien pris le Chemin de Compostelle, mais bon ce n'était plus le moment de penser à cette route qui mène à Dieu à ce que certains disent. L'heure était bien plus grave, l'ennemi avait frappé, un jour reverrait-il ses proches ?
Marche, marche.....
Le cuir de ses godasses avaient déjà entaillé ses pieds, c'est ce qui était le plus dur à supporter. La faim le tenaillait.
Fallait-t-il qu'il parte comme cela sans un adieu? Sur la route il en était persuadé, tout n'était que désolation. Heureusement qu'il était déjà grand, ses parents venait juste de lui fêter ses dix ans. Sa mère lui avait offert ce livre sur le Bon Chemin qu'elle avait dit. Il l'avait écoutée oui il en était persuadé.....Maman j'ai si froid, maman j'ai si peur, maman je t'aime ce n'était pas une chanson mais une plainte qui l'accompagnait toute la journée. Quand il s'approchait des fermes l'accueil était varié, de méfiance à pitié, certains lui donnaient une miche de pain noir, quelques fruits secs..... Je veux vivre se disait-il je dois vivre maman me l'a dit.
En arrivant à Vezelay, il pensait qu'il était loin de la capitale ......
(La Maison du Visiteur Vézelay)
Anne Bonaventure - Conte de Noël, deuxième partie
Par Les Impromptus, lundi 29 décembre 2008 à 12:00 :: Conte de Noël, deuxième partie :: #4893 :: rss
Mais ici personne ne répondait, il avait beau frapper à chaque porte, personne. La basilique même n'ouvrait plus ses portails; si belle soit-elle.
Où dois-je aller dis-moi maman ?
Ce ne fût pas maman mais une très vieille dame qui apparut, une paysanne qui apportait du lait au prieuré.
En le voyant errer sur le parvis elle reconnut en lui l'enfant perdu. Elle le prit par la main, sentit ses doigt glacés les frotta, embrassa son front brûlant, le serra contre elle, et lui dit : Viens mon petit nous t'attendions.....
Quel fût sa joie en arrivant dans cette humble chaumière de voir près du feu ses parents oui c'est comme cela que Noël se révèle : le plus beau cadeau n'est-ce pas celui de la Vie ?