
 
 Ici on se les caille (Anne Bonaventure)
J'ai presque une heure d'avance, et me voilà encore à attendre le reste
 de la troupe.
 
 Les organisateurs m'ont bien prévenu que mes collègues font souvent le
 quart d'heure poitevin, une coutume parait-il dans certaines régions.
 Mais là ça dépasse les bornes, une heure vous vous rendez compte. Je
 savais bien qu'il fallait enlever ses chaussures, mais j'ai pas bien
 compris pourquoi ? Les autres sont au bistrot, ils m'ont pas attendu.
 Sont pas des potes...
 
 Les consignes pour parvenir jusqu'ici sont d'un rigide et j'ai dû m'y
 préparer :
 
 Ne rien toucher, rester raide comme un piquet, avoir déposé ses
 chaussettes aux vestiaires, être à jeûn. Et en plus avoir un costume
 noir bien repassé, impeccable quoi.
 
 J'avais de longue date préparé ce jour et j'ai traversé toute la France.
 J'aimerais bien prendre une petite douche et boire un verre d'eau bien
 fraîche. Dans mon coin c'est la canicule, ici on se les caille.
 
 Je n'ose pas les rejoindre les autres, de peur de perdre ma place. Nous
 sommes tant à nous être inscrits.
 
 J'en profite parce que dès qu'ils arriveront là je vais pas rigoler.
 
 Ben oui ça fait un an que je le prépare ce voyage : faire le tour de la terre en Mongolfière demande primo de la solidité mentale : parce que ça tourne – ben oui la terre tourne – secondo faut toujours avoir les pieds propres, et tertio je pense qu'il faut de l'aplomb pour ne pas tomber... oui tomber amoureux de qui ben de la
 terre...
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