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Livre - Page 11

  • "J'ai embrassé l'aube d'été" Voici le poème intégral de Rimbaud

    "J'ai embrassé l'aube d'été.


    Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte.


    Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché,

    réveillant les haleines vives et tièdes,

    et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.


    La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais


    et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.


    Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins:


    à la cime argentée, je reconnus la déesse.


    Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine,

    où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle


    fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant

    sur les quais de marbre, je la chassais.


    En haut de la route, près d'un bois de lauriers,

    je l'ai entourée


    medium_DSCN2395.JPG


    avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps.

    L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

     

    Rimbaud dans Illuminations 1873 

  • Paroles Plurielles : incipit : "Ma voiture n'a pas démarré ce matin"

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    La photo est de Jean-Sébastien MONZANI

    Rêve en roue libre (Anne Bonaventure)

    Ma voiture n'a pas démarré ce matin, j'ai encore cette idée dans la tête.
    Je me tourne et retourne dans mon lit.
    Je sais que je ne rêve plus, mais ce regard ne cesse de me hanter. Pourquoi m'accuse-t-il ?
    Ah oui j'ai oublié de mettre du carburant, non ce n'est pas ça .....
    Mais pourquoi me pourchasse-t-il encore et encore dans mon sommeil. Entouré de ses collègues qui
    m'ignorent, oui pourquoi ?
    Qu'ai-je fait encore ? Ah oui le carburant, mais non....Je me tourne et retourne dans mon lit......
    La lumière maintenant se répand dans la chambre, j'ouvre les yeux : mais où sont-ils donc tous passés?

    Ah oui ce rêve qui me hante.....plus de carburant. Non ce n'est pas ça .....
    et d'ailleurs pourquoi je rêve de cet acte manqué depuis plusieurs jours ? Oui pourquoi.
    Bon : basta!!!! Prendre un petit noir me fera atterrir....
    Je .....ah ... oui j'ai compris la voiture ne peut démarrer : je n'ai jamais su conduire.

  • THEME DE LA SEMAINE : LE FANTOME DE LA BIBLIOTHEQUE sur IMPROMPTUS LITTERAIRES

    Anne Bonaventure - Le fantôme de la bibliothèque

    Je ne voulais plus y retourner. Pourquoi. Je me le demande encore aujourd'hui. Et pourtant, j'y allais souvent dans cette bibliothèque des Beaux Arts. Toujours à la recherche d'un livre qui m'aurait révéler son histoire, ses dessins, et reproductions de toiles. Mais là souvent, enfin à chaque escapade à la sortie de mes cours, elle était fermée. Je me souviens de cette année là, j'avais découvert un peintre qui m'intriguait, un peintre inconnu du XVIIIè, pourtant une époque que j'abordais rarement avec enthousiasme. J'essayais de faire part à mes profs de mes recherches en bibliothèque sans résultats. Mais bien sûr ils s'en moquaient un peintre mineur bof. Il m'a fallu du courage ce soir là et je me suis laissée enfermer oui oh c'est pas très sérieux, mais j'avais prévu une petite couverture et des galettes de blé. Ben oui quoi. Cette bibliothèque est immense, entourée de boiseries, de longues tables rectangulaires si bien placées qui donnent une note structurée à la pièce.....Je me suis cachée et dès sa fermeture me suis ruée littéralement dans la partie qui m'intéressait. Pas de surprise il n'y avait aucun document. La nuit fut longue et triste, trop triste et là dans l'obscurité j'entendis sa voix, une voix gutturale, une voix sombre qui lui ressemble, une voix colorée et grise, rien qu'une voix celle de mon inconnu. Qui me dit : va au second rayon au troisième étage là où la poussière n'est jamais faite : atchoum...... Je n'ai pas eu peur : une voix, sa voix quoi .....et là je l'ai trouvé oui lui mais pas seul ......ben oui j'ai découvert que ce n'était pas lui qui peignait mais sa femme.

    Le carnet de l'auteure

    medium_Dessins_ENSBA.JPGmedium_mod330.jpgj'ai écrit
    ce petit texte juste après le résultat des élections, mais ne cherchez pas pour qui j'ai voté, je ne le dirai pas ici.....na!!!!!
  • Petit texte pour Paroles Plurielles.....faut commencer par l'incipit et dans le texte mettre citron et corbeille .....ouais.

    pp

    L'incipit: "Et maintenant, ça suffit...! "

    Encore une soirée de loupée –( Anne Bonaventure)

    Et maintenant ça suffit, je n'en peux plus ......

    J'avais réservé deux places pour le concert d'orgue à la cathédrale
    Saint Pierre. Mais comme d'habitude, monsieur était encore arrivé en
    retard. Nous nous sommes retrouvés sur le parvis, lui la mine défaite
    d'avoir couru, et moi jaune comme un citron de dépit. Ce n'était pas la
    peine de continuer la soirée musicale, Dans le square contigu, les bancs
    ce soir-là nous attendaient, face à face nous nous sommes assis et non
    côte à côte. Sans mot dire, nous avions encore loupé un partage .

    Je l'avais pourtant prévenu. J'en avais assez de nos soirées télé,
    avachis sur le canapé.

    La fois d'avant j'avais réservé deux places de corbeille pour une pièce
    de Brecht. Les réservations s'étaient faites quatre mois à l'avance et
    tout était complet. Mais là idem, arrivé en retard.

    Je me suis posée des questions, et je n'ai toujours pas trouvé de
    réponses. Je ne tiens plus à en avoir.

  • FALLAIT ECRIRE : UN SOUPCON DE CHOCOLAT NOIR.....

    Anne Bonaventure - Un soupçon de chocolat noir

    Ils avaient passé toute la journée seuls, enfermés dans la grande pièce.
    J'avais oublié de laisser la lumière, et n'avait pas mis la radio.

    De mon côté fallait bien que je fasse les courses, puisque le soir même nous avions quelques invités. Oh pas de repas chichiteux, non un petit repas sympa entre amis.
    Mais voilà j'avais trainé, fait les boutiques, acheté un bouquin, regardé les clés USB, les appareils photos numériques. Puis essayé quelques robes. Là oui j'ai pris mon temps.

    De plus j'ai loupé le bus,et il pleuvait... Arrivée à la maison : je les vois tout les deux affalés sur le divan un soupçon de chocolat noir aux coins des babines. Ils s'étaient envoyés la cocotte en chocolat oui chocolat noir et sa friture.....et cela sans scrupules.

    Je pensais l'avoir laissée dans son emballage, je ne pouvais penser que deux toutous abandonnés et bien au chaud font tout de même des bêtises.....

    medium_Poule.jpg
  • Petit texte pour Paroles Plurielles.....

    "J'ai presque une heure d'avance " est la phrase de départ exigée......medium_11691795_p.jpg

    Ici on se les caille (Anne Bonaventure)

    J'ai presque une heure d'avance, et me voilà encore à attendre le reste
    de la troupe.

    Les organisateurs m'ont bien prévenu que mes collègues font souvent le
    quart d'heure poitevin, une coutume parait-il dans certaines régions.
    Mais là ça dépasse les bornes, une heure vous vous rendez compte. Je
    savais bien qu'il fallait enlever ses chaussures, mais j'ai pas bien
    compris pourquoi ? Les autres sont au bistrot, ils m'ont pas attendu.
    Sont pas des potes...

    Les consignes pour parvenir jusqu'ici sont d'un rigide et j'ai dû m'y
    préparer :

    Ne rien toucher, rester raide comme un piquet, avoir déposé ses
    chaussettes aux vestiaires, être à jeûn. Et en plus avoir un costume
    noir bien repassé, impeccable quoi.

    J'avais de longue date préparé ce jour et j'ai traversé toute la France.
    J'aimerais bien prendre une petite douche et boire un verre d'eau bien
    fraîche. Dans mon coin c'est la canicule, ici on se les caille.

    Je n'ose pas les rejoindre les autres, de peur de perdre ma place. Nous
    sommes tant à nous être inscrits.

    J'en profite parce que dès qu'ils arriveront là je vais pas rigoler.

    Ben oui ça fait un an que je le prépare ce voyage : faire le tour de la terre en Mongolfière demande primo de la solidité mentale : parce que ça tourne – ben oui la terre tourne – secondo faut toujours avoir les pieds propres, et tertio je pense qu'il faut de l'aplomb pour ne pas tomber... oui tomber amoureux de qui ben de la
    terre...

     

     http://coumarine2.canalblog.com/

  • Il fallait mettre cette phrase : " le poisson était sur le dos"....

    Anne Bonaventure - Le poisson était sur le dos

    Il était parti en me laissant quelques livres, photos, disques bon pas les CD bien sûr.

    Nous ne pouvions plus vivre sous le même toit. Il ne supportait pas ma collection de papillons, de grenouilles et crapauds encadrés dans le couloir d'entrée. Bien que ce ne soit que des aquarelles du 18ème siècle.
    Monsieur était allergique à toute l'espèce animale.

    Quand j'ai adopté un chat, il m'a fait la gueule, quand j'ai recueilli un petit roquet oui un roquet faut bien que je l'avoue : pas beau le chien, mais bon ......il a refait la gueule.

    Mais le pompom : c'est quand j'ai installé au-dessus de la télé un petit aquarium avec le poisson rouge....là il est parti et pour de bon ......le poisson rouge l'a mal accepté et le soir même.....le poisson était sur le dos...

     

     

    Faites un tour aux : 

     

    et même y lire mes autres textes..... 

     

     http://impromptus.fr/dotclear/index.php

    Vous pouvez même y participer.... 

  • Petit texte pour les Impromtus littéraires

    http://impromptus.fr/dotclear/

    Anne Bonaventure - Les chaînes du passé

    Il avait été obligé de tout abandonné…..menacé de mort.

    Il s’était enfui, avait quitté sa terre natale.
    Une grande partie de sa famille avait été assassinée :

    hommes, femmes, enfants, nourrissons.
    Arrivé ici, une des premières choses qu’il fit : se trouver une compagne,

    fonder une famille, reprendre une vie normale, en fait continuer de vivre.
    Je l’ai bien connu. Il travaillait, travaillait même les week-ends, s’était plongé

    dans le travail pour accumuler suffisamment et acheter un appartement de

    quoi protéger sa nouvelle famille.
    Il parlait très peu.
    Je sentais bien que les chaînes du passé étaient bien présentes, que les images

    de destruction le rongeaient à chaque instant. A qui pouvait-il se confier :

    à sa jeune épouse qui était prise par le quotidien, les enfants….
    Non il s’est tu jusqu’au jour où il a senti que la mort arrivait et là dans

    un dernier souffle a dit……

    medium_plum.2.jpg
  • Encore un petit texte avec comme début de phrase : Il faut que je vous dise....

    plan_d_eau__coumarine_

    (photo de Couramine)

    Libre, enfin libérée ! (Anne Bonaventure)

    Il faut que je vous dise... J'ai menti ! Oui j’ai menti.

    Et cela me ronge, cela fait treize ans que je ne peux vous dire pourquoi.

    Mais aujourd’hui je suis libérée: elle est morte. Je viens de l’apprendre.

    Je peux enfin délier ma langue, mon esprit, mon âme. J’ai trop souffert

    sous le poids de ce mensonge.
    Elle m’avait interdit toutes paroles qui pourraient trahir ce secret.
    Que pouvais-je faire ? A part m’égratigner de l’intérieur.

    Je l’aimais trop, elle n’aurait pas supporté. S’il n’avait tenu qu’à moi,

     j’aurais ouvert les portes de l’écluse de mon cœur bien plus tôt.

    Elle a toujours refusé, nous en parlions à demi-mot, sous couvert, entre nous.

    Nous étions devenues complices. De quoi ? Je ne peux vous le dire encore,

    mais j’ai menti....

    Mes souvenirs se noient dans la rivière.

    Je n’y plongerai plus mon regard dans l’attente de son retour,

    elle s’y est noyée ce jour.

     

    http://coumarine2.canalblog.com/

  • Tranche de vie.....de nos vies

    Il  est arrivé chez moi, un début d’automne, en ambulance.

     Il avait quitté le moyen séjour en région parisienne. Je l’ai recueilli.

     Oui recueilli. Je crois qu’il ne savait pas où il atterrissait.

    Il était sale incroyablement sale.

    Je devinais qu’on ne l’avait jamais lavé dans cet hosto.

    J’ai eu de la peine. L’infirmière est arrivée pour le laver

     et lui couper les ongles des pieds noirs de crasse.

     Il est arrivé dans un pyjama dégoutant. J’étais horrifié

    de voir mon père dans un tel état. A l’hôpital ils ne se sont 

     pas occupé de lui……

    .Aucun respect de l’être humain. On me l’a déposé comme

     un vieux et sale paquet. J’avais commandé un lit médicalisé

    qui l’attendait dont le matelas était recouvert de plastique.

    J’ai vite compris qu’il était aussi incontinent, ma sœur ne me

    l’avait pas signalé, peut-être qu’on ne le lui avait pas dit.

    Mon père délirait parfois et nous réveillait au milieu de la nuit

    en appelant son ancienne compagne. Il voulait faire les courses

     et acheter du poisson. Là j’ai compris qu’il était devenu sénile.

    Il a continué à ne pas m’appeler par mon prénom.

    J’ai dû m’organiser pour pouvoir faire les courses.

     De sortir rien qu’une heure devenait dangereux.

     Une fois je l’ai retrouvé dans la cuisine, il dormait au premier,

    il avait allumé le gaz pour se faire un café et avait terminé

    la plaquette de beurre, éventré le camembert.

    J’ai dû acheter des liens et l’ai ligoté sur son fauteuil.

    Mais de détresse à mon retour il avait tout arraché.

    J’avais toujours peur qu’il ne tombe dans les escaliers.

    Pour lui c’était mieux d’être au premier les commodités

     étaient à porté de main : toilette, salle de bain, j’avais

     fait mettre des barres pour qu’il puisse se tenir et se relever……..

    Je devais faire aussi attention à son régime il était diabétique.

     Toute sa vie il avait été le chef et maintenant je me demandais

    comment il pouvait se voir……